Et voilà que le départ approche...
Je me retrouve dans le sas de départ 45 min avant le départ, je suis à côté d'un français et nous suivons ensemble sur son smartphone le match de la Coupe du monde féminine des Bleues contre les américaines...
Même si nous sommes ici en altitude (1220 m), il fait très chaud, la canicule fait rage ici également. On nous annonce beaucoup de chaleur sur le parcours et même si nous monterons à plus de 2700 m au plus haut de la course, le chaud sera de la partie !!!
Pour autant l'organisation ne prévoit pas de mesure complémentaire !!
Le principe d'un trail est d'être en autonomie et sur le parcours il n'y aura "que" 7 ravitaillements, imaginez un peu, moins que sur un marathon qui ne fait que 42 km !!!!
Il faudra donc compter sur les torrents pour s'approvisionner en eau !! Certains ravitos sont espacés de plus de 20 km !!!!!
23h pile, la musique de "Il était un fois dans l'Ouest" (dois-je y voir un signe) d'Envoi Morriccone retentit et nous voilà parti pour la grande aventure !!!
Je pars volontairement en fin de peloton histoire de ne pas partir trop vite !! Et je commence à remonter les concurrents, je me sens plutôt très bien

Pourvu que ça dure...
Vers 4h30 le soleil commence à pointer le bout de son nez.
Je repasse vers Misurina, qui se trouve au km 42.
Encore 8 km pour arriver au sommet "de Tre cime di Lavaredo", montagnes mythiques et symbole de la course.
J'arrive là au ravito du 50ème km et une énorme descente nous attend...
Je me prépare à dévaler les lacets comme je l'ai fait dans les descentes précédentes et là, plus rien ne va comme prévu... Je ressens une forte douleur dans les genoux, impossible de courir c'est trop douloureux !!!
Je dois me contenter de marcher et je me dis que ça va être long jusqu'à la fin...
Je traine ma carcasse et les kms continuent à défiler mais beaucoup moins vite... Pour ne rien arranger, j'ai mes tendinites aux talons d'Achille qui se réveillent... Il y avait longtemps...
Les heures défilent et la progression se fait de plus en plus lente...
J'arrive comme ça au ravitaillement du 95ème km et là je commence à me poser des questions...
Il reste une énorme montée et une interminable descente de 17 km pour finir la course... Les douleurs sont trop intenses, je ne veux pas que mes tendons lâchent et du coup c'est résigné que je signale à l'organisation mon abandon...
Je suis dégoutté de ces fichues blessures car niveau fatigue, j'étais en pleine forme, pas de crampes, j'étais prêt à finir !!!
Beaucoup me diront que 95 km c'est déjà bien mais j'ai quand même du mal à encaisser... Pas grave, une bonne bière locale et je pense déjà à mon prochain gros objectif !!!
Par contre ce qui est sûr, c'est que je ne reviendrai pas ici retenter cette course, ma femme me l'a interdit
Elle a raison, il faut être raisonnable...